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Prêcher la non violence

Martin Luther King
Le rêve assassiné

Trop soucieuse de son hégémonie pour s'inquiéter du sort de ses minorités, la société américaine blanche fait fi des tensions raciales. Le pasteur King prend en main le destin du peuple noir. « Nouveau Gandhi», il s'impose comme l'un des grands pacifistes du XXe siècle.

Le boycott des bus de Montgomery

Le boycott des bus de Montgomery
Le jeune couple se fixe à Montgomery (Alabama) où, en dépit d'une tension sociale très forte, Martin Luther King accepte, en 1954, le ministère pastoral de Dexter Avenue. Pénétré de l'oeuvre des grands philosophes (Platon, Aristote, Rousseau, Locke...), de celle du sociologue Walter Rauschenbusch et de la pensée de son maître, Gandhi, il compiète, en parallèle, ses travaux de chercheur.
L'université de Boston vient tout juste de lui décerner son diplôme de docteur lorsqu'éclate un conflit racial dont la violence va orienter tout son pastorat. Le 1er décembre 1955, Rosa Parks, une couturière de 50 ans, prend place dans le car qui, du travail, doit la ramener chez elle. L'autobus est bondé. Du coup, le chauffeur la somme de céder sa place à un passager blanc. Sans se démonter, poliment, Rosa Parks refuse. Elle est arrêtée sur-le-champ. Personnalité influente de la communauté noire, E. D. Nixon intervient alors et s'acquitte de l'amende à laquelle Rosa Parks a été condamnée pour avoir enfreint les lois sur la ségrégation. Chefs de clans et ministres du culte se mobilisent pour défendre celle qui, dans son combat pour la cause noire, anime des ateliers sur la coopération interraciale, et, soucieux de fédérer les initiatives, ils fondent aussitôt le MIA (Mouvement pour le progrès de Montgomery), à la tête duquel ils propulsent... Martin Luther King.
Pendant que le boycott des bus s'organise, celui-ci ébauche sa doctrine de la non-violence et s'érige, peu à peu, en défenseur de l'Amérique noire. Dans le désordre des passions et sous des prétextes fallacieux, la municipalité ordonne des arrestations massives (de nombreux pasteurs, dont Martin Luther King lui-même) qui, loin de voiler l'événement, attirent l'attention de la presse nationale et internationale. La compagnie d'autobus de Montgomery est proche de la faillite. Les autorités politiques font pression sur King pour qu'il mette fin au boycott. Interventions, menaces et intimidations se succèdent. En janvier 1956, son domicile est même visé par un attentat. King résiste. Toutefois, le 4 juin 1956, la Cour fédérale de district condamne les règles ségrégationnistes en vigueur dans les transports. Le maire de Montgomery en appelle à la Cour suprême qui, le 13 novembre suivant, confirme l'arrêt: ces pratiques sont bel et bien déclarées inconstitutionnelles. Ce soir-là, les cagoules blanches et les sarabandes infernales du Ku Klux Klan n'intimident personne...

Disciple de Gandhi, Martin Luther King prêche la non violence

Martin Luther King prêchhe la non violence
Dès janvier 1957, les porte-parole de dix Etats du Sud se rencontrent pour fonder la SCLC (Conférence des dirigeants chrétiens du Sud). Martin Luther King en devient le président. L'organisation oriente son combat sur deux axes: le respect généralisé des nouvelles dispositions légales en matière de transport et l'accession des personnes de couleur au droit de vote. Inlassablement, il sillonne les Etats-Unis et prononce plus de cent discours en un an ! Disciple de Gandhi, il prêche partout la non-violence.
Il sait que « la souffrance a le pouvoir de convertir l'adversaire et d'ouvrir son esprit qui, sinon, reste sourd à la voix de la raison ». Il publie, du reste, ses Combats pour la liberté, en 1958, où, drapé dans un humanisme confiant, il développe son credo pacifiste.

La campagne de Birmingham

Pour faire la preuve de l'efficacité de la non-violence, Martin Luther King lance, en 1963, la campagne de Birmingham, qui vise la déségrégation des cafés et des grands magasins. II s'agit de porter un coup fatal à la discrimination, dans le fief même du Ku Klux Klan. Le 12 avril, il est incarcéré pour avoir enfreint l'interdiction de manifester. Saisi par les autorités religieuses blanches pour qu'il mette fin aux troubles, il leur adresse, le 19 avril, une Lettre de la prison de Birmingham, qui se pose comme le manifeste du Mouvement des droits civiques. «Une loi injuste est une loi humaine qui ne plonge pas ses racines dans la loi naturelle et éternelle. Toute loi qui élève la personnalité humaine est juste. Toute loi qui impose la ségrégation est injuste car la ségrégation déforme l'âme et endommage la personnalité ». John E Kennedy, désormais pensionnaire de la Maison Blanche, et son frère, Bob, interviennent derechef pour le tirer de sa geôle.
Le 20 mai, la Cour suprême déclare la réglementation ségrégationniste de Birmingham inconstitutionnelle.

Les fameux sit-in font leur apparition

arrestation de Martin-Luther-King
Plus que jamais, Martin Luther King est la cible d'accusations. Le 20 septembre 1958, manipulée par une campagne de diffamation dirigée contre lui, une déséquilibrée qui le suspecte de... communisme lui plante un coupe-papier dans la poitrine. Le pasteur échappe de peu à la mort. Interprétant cette agression comme un signe, il décide de partir pour l'Inde avec son épouse et un ami, Lawrence Reddick, pour mettre ses pas dans ceux du mahatma Gandhi.
Martin Luther King rentre en Alabama où il est bientôt acculé à un choix. La présidence de la SCLC contrariant de plus en plus son exercice pastoral, il rejoint Atlanta où il devient, en 1960, copasteur de la familière église d'Ebenezer. L'action militante doit maintenant se propager à travers tout le Sud. Comme Montgomery, Greensboro devient le théâtre d'une révolution en marche. Dans cette ville de Caroline du Nord, quatre étudiants de couleur bravent la police en s'asseyant à l'intérieur d'un buffet malgré les lois ségrégationnistes.
Les fameux sit-in font leur apparition. Ce mouvement s'étend à des dizaines de villes. Et, même s'il n'en est pas l'instigateur, King participe à l'essor du mouvement étudiant. Arrêté lors d'une manifestation à Atlanta, il est condamné à quatre mois de travaux forcés au pénitencier de Reidsville (Géorgie). Mais Robert Kennedy, tourmenté par la course à la présidence dans laquelle son frère s'est engagé, obtient du juge l'annulation de la sanction. Moyennant caution, bien entendu.
En 1956, alors qu'il organise le boycott des bus dans l'Alabama, sa maison est dynamitée
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